Sept associations ont demandé ce lundi au Conseil d’Etat d’interdire le label agricole Haute valeur environnementale (HVE), accusé de greenwashing et de tromperie du consommateur. La requête vient de sept associations de défense des consommateurs, de défense de l’environnement et de promotion de l’agriculture biologique : Fédération nationale d’agriculture biologique, UFC-Que Choisir, SYNABIO, Générations futures, Bio consom’acteurs, Réseau environnement santé et Agir pour l’Environnement.
Le label HVE, créé en 2012 par l’Etat français, doit garantir, selon le gouvernement, que les pratiques agricoles d’une exploitation “préservent l’écosystème naturel et réduisent au minimum la pression sur l’environnement (sol, eau, biodiversité…)”. Il suppose par exemple une “réduction” de l’utilisation de pesticides, qui ne sont donc pas interdits, à la différence de l’agriculture biologique. Or ce n’est pas le cas comme le soulignent ces associations : « le label HVE n’interdit pas l’utilisation des pesticides les plus dangereux, pourtant officiellement reconnus comme nocifs pour la santé humaine“. Les critères permettant aux exploitations agricoles d’accéder à la certification avaient été renforcés l’an dernier face aux critiques de Bruxelles, mais cela “n’a pas amélioré la situation“.
Ce cas d’école rappelle combien les labels ne garantissent ni la qualité ni le meilleur choix à faire pour nos achats. Les labels bio n’ont par exemple pas de sens si les produits viennent de l’autre bout du monde (comme les kiwis bio de Nouvelle-Zélande). Ce cas d’école rappelle aussi combien les lanceurs d’alerte jouent un rôle essentiel pour l’intérêt général et la démocratie.