Macron a annoncé jeudi dernier un plan de sobriété sur l’eau comprenant notamment 500 millions d’euros de plus par an pour les budgets des agences de l’eau et 180 millions d’euros par an pour résorber les fuites d’eau en France dans les points les plus sensibles (sachant qu’en France, un litre d’eau sur cinq est perdu en raison des fuites).
Pendant ce temps-là, à l’usine Danone en Seine-Maritime, 200 millions de litres d’eau attendent la réutilisation, selon nos confrères de l’AFP. Une eau “parfaite” dont des centaines de millions de litres s’écoulent par an depuis l’usine Danone de Ferrières-en-Bray dans un ruisseau du pays de Bray (Nord-Ouest): sa réutilisation est, pour l’instant, interdite par la loi. Le site en Seine-Maritime, plus vieille usine de la multinationale de l’agro-alimentaire, rejette tous les ans 600 millions de litres d’eau depuis sa station d’épuration dont, comme l’assure son directeur Bruno Mauduyt, 200 pourraient servir à nouveau sur les chaînes de production.
Pour Danone, la réutilisation d’eau représenterait aussi des économies colossales, jusqu’à 200 000 euros à Ferrières-en-Bray si la réutilisation des 200 millions de litres se réalise. Et cela permettrait également à la multinationale aux 100 000 salariés et près de 28 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel, critiquée par ailleurs pour son utilisation massive de plastique et ses émissions de gaz à effet de serre, de réduire son impact environnemental.
Oui mais voilà, le gouvernement n’autorise pas à réutiliser cette eau dans le processus de production, comme cela se fait dans les pays frontaliers européens. En France, moins de 1% des eaux usées sont réutilisées, selon le centre d’études sur l’environnement (Cerema), contre 8% en Italie, 14% en Espagne et 85% en Israël. Pour l’ONU, il s’agit d’une partie des solutions face aux crises de l’eau, qui ont vocation à se multiplier avec le réchauffement climatique.