Double coup de massue pour TotalEnergies jeudi dernier. Une enquête judiciaire s’est ouverte pour “pratiques commerciales trompeuses” contre le groupe pétrolier et gazier français, qui promeut partout son ambition de neutralité carbone et se défend en rappelant qu’il investit aussi dans les énergies renouvelables.
L’enquête a été ouverte en décembre 2021 par le pôle économique et financier du parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine), après la plainte au pénal, en octobre 2020, de plusieurs associations de défense de l’environnement. Ces associations (Wild Legal, Sea Shepherd France et Darwin Climax Coalitions) accusent le géant pétrolier de dégradation de l’air, selon la plainte consultée par nos confrères de Mediapart.
« Le greenwashing au nom du développement durable est un cynisme durable. L’insincérité des engagements de Total conduira nécessairement à un procès pour pratiques commerciales trompeuses », affirme William Bourdon, avocat des associations écologistes. C’est ce qu’espère aussi la juriste de Greenpeace impliquée dans le recours au civil, Clara Gonzales. « Quoiqu’il arrive à l’issue de cette enquête préliminaire, cela démontre que les entreprises courent un risque grandissant quand elles ont ce type de pratiques », analyse-t-elle.
Le soir-même, l’émission Cash Investigation diffusée sur France 2 à 21h10 portait sur « Superprofits : les multinationales s’habillent en vert ». Devant la caméra : une enquête sur le méga-projet de TotalEnergies en Ouganda et en Tanzanie. « 140 puits dans l’un des plus beaux parcs naturels d’Afrique et un oléoduc de plus de 1 400 km chauffé à 50 degrés. Une infrastructure qui va bouleverser la vie de plus de 100 000 personnes. Sur place, des citoyens s’opposent au projet et certains activistes sont emprisonnés. Pourtant, la multinationale affirme haut et fort que ce projet aura un impact positif sur la biodiversité et garantira le respect des droits humains », précise la chaîne dans un communiqué.
Un alignement de planètes ?